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Laurent, le disquaire qui fait vibrer la rue Carnot avec Barney's Grooves

Publié le 04/05/2023

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En 2018, Laurent s'est lancé le pari fou d'ouvrir sa propre boutique de disques à Vernon (Eure) : Barney's Grooves. Cinq ans plus tard, il revient sur son parcours.

« Nous avions plein de vinyles avant mais nous avons tout donné », confie une dame à la chevelure blanche, en entrant au Barney’s Grooves record shop, à Vernon (Eure). Elle ne mesurait pas, à l’époque, l’intérêt qu’ils pourraient susciter des années plus tard.

 

Oui, les vinyles ne sont pas passés de mode, loin de là, et ce n’est pas Laurent qui vous dira le contraire.

Depuis cinq ans, il en fait son fonds de commerce. Sa boutique, installée rue Carnot, foisonne de vinyles en tout genre.

J’en ai environ 15 000 répartis entre la boutique, le sous-sol et l’appartement.

Laurent, disquaire

Un tournant en 2008-2009

Si les vinyles avaient été oubliés sur les étagères ou dans les cartons suite à l’arrivée des CD et de la musique en ligne, ils refont surface depuis quelques années :

 

« Il y a eu un tournant en 2008-2009. Les gens ont commencé à revenir vers les vinyles. Moi, j’en ai toujours eu car j’anime des soirées en tant que DJ semi-professionnel. Et j’ai toujours aimé ça », raconte-t-il.

« Un gros challenge »

Malgré ce retour en force du vinyle, les disquaires ne courent pas les rues surtout dans les villes moyennes comme Vernon :

La plupart des disquaires se retrouvent dans des grosses villes à l’instar de Rouen ou Paris.

Laurent, disquaire

En ouvrant sa propre boutique à Vernon, en 2018, Laurent s’est donc lancé un « gros challenge ».

Je ne m’étais jamais imaginé commerçant. En revanche, j’avais besoin de faire un métier qui me corresponde pleinement.

Laurent, disquaire

Après avoir suivi une carrière dans le BTP pendant 20 ans, le mordu de musique a décidé de suivre ses propres envies et d’ouvrir sa boutique de disques.

C’est ainsi qu’il s’est retrouvé, un jour, devant sa banquière, à défendre son projet. « Elle a eu confiance en moi car c’est mon domaine. Elle m’a dit que si je ne le faisais pas, j’allais le regretter », se souvient-il.

Il faut dire que Laurent a effectivement une riche expérience derrière lui, à la fois en tant que chroniqueur musical pour des magazines et en tant que DJ semi-professionnel.

Après son passage à la banque, plutôt concluant, restait à Laurent de trouver un local. Pour cela, il a eu le soutien de la mairie de Vernon, conquise par son projet :

Des jeux vidéo aux vinyles

« Il y avait plusieurs opportunités dans la rue Carnot, notamment à côté du bouquiniste mais j’ai finalement posé mes bagages de l’autre côté de la rue, dans un ancien magasin de jeux vidéo ». 

Fin prêt, Laurent a présenté son nouveau bébé, Barney’s Groove record shop à l’été 2018 en présence du « parrain de la boutique », l’artiste vernonnais, Wax Taylor. ll ne restait plus qu’à convaincre les Vernonnais.

Quand j’ai ouvert, la clientèle était plutôt masculine et avait entre 25 et 60 ans. Les jeunes passaient devant la boutique sans y jeter un regard. Ça faisait un peu mal au cœur.

Laurent, disquaire

Le disquaire ne s’est pas découragé pour autant. Pour que les Vernonnais remarquent sa boutique, il a organisé des évènements et a créé une communauté sur les réseaux sociaux.

Grâce à son sourire et à sa bienveillance, il a fini par attirer une nouvelle clientèle :

Je veux que tout le monde se sente à l’aise. Parfois, dans la boutique, des gens commencent à discuter ensemble, librement, alors qu’ils ne se connaissent pas. Ils vont parler de tel ou tel artiste, faire des recommandations…

Laurent, disquaire

Aujourd’hui, certains de ses clients sont prêts à parcourir des kilomètres pour faire leurs emplettes musicales : « Certains viennent de Beauvais. Ils préfèrent venir ici plutôt que d’aller à Paris », explique-t-il. 

Un grand nom du cinéma chez lui

Laurent a même le privilège de compter parmi sa clientèle des grands noms du cinéma comme le réalisateur mexicainGuillermo del Toro… rien que ça !

Un jour, au lendemain de Noël, un homme et sa famille entrent dans sa boutique, alors pleine de monde. L’homme semble attirer par la pochette d’un vinyle, déposée sur le rebord de la platine :

« J’ai pour habitude de présenter la pochette du vinyle qui passe dans le magasin », explique le disquaire. Heureuse coïncidence, à ce moment-là, la pochette est celle de la musique du film La Forme de l’eau.

Le client me lance, en anglais : Hé, c’est mon film ! Au début, je n’ai pas réalisé comme j’étais occupé avec les autres clients. Puis, j’ai regardé sur Internet et il s’agissait bien de Guillermo del Toro.

Laurent, disquaire

Le disquaire a eu le plaisir de recevoir, une seconde fois, le réalisateur dans sa boutique.

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