Vernon. Un nouvel internat à Saint-Adjutor pour mieux accompagner les élèves
C'est un internat flambant neuf qui a accueilli les élèves de Saint-Adjutor, à Vernon (Eure). Une rénovation voulue par le chef d'établissement, pour mieux accompagner les élèves.
Rénover l’internat et offrir de meilleures conditions d’accueil était primordial pour Raphaël Thomassin, directeur du second degré et coordinateur de Saint-Adjutor, établissement privé catholique de Vernon (Eure).
« Nous voulons accompagner nos élèves vers plus d’autonomie », abonde le chef d’établissement.
Pour permettre cela, des bureaux individuels ont été installés dans chaque chambre. Le mobilier complet a d’ailleurs été changé : « Nous avons fait don des anciens meubles à l’Ukraine. »
Les peintures ont été refaites pour donner un coup de jeune, ce sont dorénavant des tons modernes dans des dégradés de vert et de bleu qui ornent les murs.
Accompagner et préparer
Un foyer a également été créé au sein du bâtiment. « L’idée de cette salle c’est de permettre aux élèves de travailler aussi en petit groupe et d’être responsables », précise Raphaël Thomassin. Les travaux ont été en partie financés par une aide de la Région Normandie.
Cette rénovation s’inscrit en réalité dans un projet plus global. La philosophie à Saint-Adjutor c’est d’accompagner les élèves vers les études supérieures et de les préparer au mieux aux exigences universitaires. Cela passe aussi par l’établissement d’une relation de confiance.
« Cette année, avec l’aide des élèves, nous avons créé une salle de musculation pour les internes. Je n’ai pas peur de confier les clés de cette salle tant que les règles sont respectées. »
Deux semaines après la rentrée, il constate déjà les premiers effets : « Les élèves sont contents et ceux qui appréhendaient les règles se sont habitués. »
Une classe hybride
Dans la même lignée, le chef d’établissement projette de créer une salle équipée de matériel flexible, avec des tables à roulettes par exemple. « Ce type d’équipement permet de faire classe de façon plus hybride. On passe du cours magistral à du travail en groupe en changeant la disposition des tables », explique Raphaël Thomassin.
Ce format rappelle forcément celui des études supérieures, avec des cours magistraux couplés de travaux dirigés en petits groupes. Cette similitude n’est pas laissée au hasard.
Avec ses classes de trente jeunes maximum au lycée, Saint-Adjutor cherche à préparer au mieux ses élèves à sauter le pas vers les études supérieures.
« Quand nos jeunes arrivent à la fac, ils sont préparés. Tous les soirs, ils sont en étude de groupe avec des professeurs pendant 1h30 et le mercredi, ils sont en devoir surveillé l’après-midi. »
Une technique qui semble avoir porté ses fruits puisque sur les 128 élèves qui ont passé le bac en 2022, tous ont reçu une affectation sur Parcoursup et un seul n’a pas obtenu le diplôme du baccalauréat. En parallèle, des séances de sophrologie sont proposées depuis l’année dernière pour apprendre à gérer son stress, particulièrement présent en période d’examen.
Mais avant de les voir partir à l’université, Saint-Adjutor met également un point d’honneur à aider les élèves dans leur orientation.
Faire confiance aux élèves
Ainsi, les anciens élèves reviennent pour animer un forum des métiers chaque année, et les élèves sont libres de choisir leurs matières de spécialités. « On a deux élèves qui ont choisi humanité, littérature et philosophie avec sciences et vie de la terre parce qu’ils veulent devenir orthophonistes », donne en exemple le chef d’établissement.
Selon lui, les questions d’orientation « doivent être abordées dès la cinquième » et pas question de ternir les formations professionnelles : « On peut faire un bac pro et continuer ses études derrière. »
Enfin, accompagner les élèves c’est aussi les responsabiliser. Cette année, en plus des délégués habituels, des éco-délégués ont été nommés pour encourager l’établissement à être plus écologique.
L’idée ici est de mettre en avant les initiatives qui viennent des jeunes et de leur faire confiance. « J’avais été ému l’année dernière par l’initiative d’une élève qui avait récolté des serviettes hygiéniques pour les donner aux élèves qui n’ont pas les moyens d’en acheter », se souvient Raphaël Thomassin.