Les hôtes les plus inattendus furent les hérons qui, dans la semaine, se disputaient les reliefs du pique-nique d’un groupe scolaire.
« On a été privé de début de saison les deux dernières années, alors tout le monde veut voir le jardin au printemps, mais on est encore loin du niveau de 2019. On a grand plaisir à retrouver des groupes anglophones, même si la guerre en Ukraine a recréé de la frilosité et entraîné quelques annulations. »
Ariane Cauderlier Guide-conférencière
Les cars font la navette entre Giverny et les bateaux de croisière amarrés à Vernon .
Ces derniers ne transigent pas avec les mesures sanitaires : les 130 passagers américains du Viking sont testés au Covid tous les jours et leurs cinq guides tenus de porter le masque.
Le retour en force des Américains
Rue Claude-Monet, six New-yorkais pique-niquent sur le pré. Pour leur premier séjour en France, ils ont déjà visité la tour Eiffel et les châteaux de la Loire. Leur verdict : « It’s a beautiful country ! [C’est un beau pays !] ».
Plus loin, cinq jeunes Américaines, étudiantes à Paris, s’extasient devant les objets vintage de La Crypte : « So cute ! » [si mignon !] ».
« Je n’ai jamais vu autant de monde à Pâques »
« Depuis dix ans que je travaille à Giverny, je n’avais jamais vu autant de monde à Pâques », confie Xavier, le maître des lieux.
« Le moral des étrangers est au beau fixe et ils apprécient le made in France », lui fait écho Hervé Dravigny, patron de la chapellerie Giverny-Boutique.
« On retrouve le flux de touristes étrangers d’avant la pandémie. Les gens ont envie de tourner la page, et malgré la foule, on les sent très bienveillants »
Philippe Chauveau Gourmandises de Giverny
Alain Brieu, sculpteur à l’Espace 87, a croisé un groupe de Finlandais, mais aussi des Indiens de New Delhi et des Brésiliens de Rio de Janeiro…
Les restaurateurs voient revenir les visiteurs avec soulagement.
« Le week-end de Pâques, c’était l’effervescence, la folie, mais on sentait que les gens étaient heureux… et nous aussi »
Annick Armani Directrice de la Capucine
Pour l’instant, seul le jardin a rouvert avec la vente à emporter : le café et le restaurant attendront que les difficultés de recrutement, propres à l’ensemble du secteur, soient résolues.
Les restaurants manquent de bras
Même constat au Coin du Pain’tre où l’offre se limite à la boulangerie et au snacking : « Il nous manque deux cuistots et trois serveurs, et ça fait trois mois qu’on cherche », se désole Aurélie Depoix.
Le mot de la fin à Emmanuel, le jardinier des célèbres jardins d’eau : « Tulipes, giroflées, pensées, myosotis, c’est une explosion de couleurs ! Et les pivoines commencent à fleurir au bassin. » Des fleurs, des touristes et des sourires : Giverny redevient Giverny.
Par notre correspondant Didier Ehretsmann.